« Le Seigneur fit pour moi des merveilles,
Saint est son Nom » (Lc 1,49)
Le samedi 20 septembre 2008, jour de la Vierge, notre chère Bernardita s’en est allée au ciel. Elle est partie vers le Père où, certainement, elle se repose après une longue et pénible maladie. Elle s’est éteinte comme une petite bougie doucement, suavement, remplie de paix et d’amour comme fut sa vie exemplaire. Jusqu’à la fin, à partir de son impuissance et de sa faiblesse extrême, elle a proclamé le Dieu de paix, de bonté et d’amour qui fut le centre de sa vie.
Maria del Carmen Guillerma Ballon-Landa Arrisueno (Maria Bernarda) naquit à Arequipa (Pérou) le 15 août 1921 au sein d’une famille exemplaire et profondément chrétienne. Sa famille et sa terre la marquent de mille manières et la caractérisent par un esprit artistique, rêveur, poétique et à la fois volontaire, intrépide et aimant le risque.
Elle fit toutes ses études au collège des ss.cc. à Arequipa où elle se distingue comme bonne élève très marquée par notre spiritualité, ce qui va la conduire à se donner au Seigneur dans la Congrégation ss.cc. Elle entre au noviciat de Chosica (Lima) et y fait ses vœux perpétuels le 2 février 1952.
Dans ses premières années de vie religieuse, elle est destinée au collège S.C. à Belén où elle fait classe aux plus petits. Bernardita se distingue par sa profonde vie de prière, son esprit curieux et sa droiture à toute épreuve. C’est peut-être pour cela qu’on voit en elle la promesse d’une bonne formatrice et elle est envoyée à Paris (France) pour un an. A son retour en 1959, elle est chargée de la formation des sœurs de vœux temporaires qui se préparent à la profession perpétuelle et, plus tard, elle devient maîtresse des novices. Ensuite en 1967, elle voyage à Rome pour le chapitre général spécial qui aura lieu en 1968 et auquel elle participa comme déléguée de la Province du Pérou. Ce chapitre ouvrira de nouveaux horizons à notre congrégation et aura de profondes répercussions au Pérou.
En 1969, Bernardita est destinée à Ayaviri (Puno) pour travailler à l’Institut Rural d’éducation des femmes. Avec joie elle vit l’amour de Dieu au milieu des plus pauvres à Moron à Chaclacayo, à Ayaviri, en s’approchant de ces personnes afin de suivre Jésus pauvre et humilié. Elle recherchait la radicalité évangélique et sa vie de pauvreté fut sans mesure, tout en restant profondément humaine et simple.
Tout au long de sa vie, elle eut différentes charges et services comme Animatrice de communauté à plusieurs reprises et aussi comme conseillère provinciale, archiviste provinciale, secrétaire provinciale puis archiviste générale à Rome en 1986. Pendant les huit ans passés à Rome, elle a organisé les archives de la Maison générale des Sœurs et cela l’a aidée à jouir de l’internationalité de la congrégation et de l’unité avec les frères ss.cc., aspect très important dans notre vie et mission. A son retour au Pérou en 1994, elle reprit d’autres services, les archives de la Province, travail pour lequel elle déploya toute son expérience, son enthousiasme, sa minutie et sa compétence.
Au cours de ce service, la maladie qui depuis longtemps déjà la fatiguait s’aggrava et elle dut être hospitalisée le 5 janvier 2007. Après avoir subi, sans espoir d’amélioration, plusieurs interventions chirurgicales, elle revint à la communauté car les médecins jugèrent qu’il n’y avait plus rien à faire. Dès ce moment notre chère Bernardita ne pourra plus se lever. Elle a des moments de faibles accalmies, mais se consume peu à peu sans une plainte jusqu’à ce que le Seigneur vienne la libérer de ses souffrances et l’accueillir dans son Royaume. Son grand cœur, si semblable à celui de Jésus et de Marie, cessa de battre en nous laissant l’inoubliable souvenir de sa grande bonté.
Lors de ses obsèques, l’au-revoir a été beau et plein de sens. Elle qui a tant aimé la congrégation fut accompagnée par les deux supérieurs généraux de passage à Lima, beaucoup de frères et de sœurs de différents pays d’Amérique latine réunis en assemblée, nous frères et sœurs du Pérou et les membres de la branche séculière à laquelle elle consacra quelques années de sa vie, des amis et des membres de sa famille.
Au milieu de la grande peine de son absence, nous rendons grâce au Seigneur pour tout ce que cette sœur a signifié pour nous. Nous avons joui de sa profonde foi, de la richesse de sa personnalité, de son art et de ses innombrables délicatesses. Elle nous a laissé le meilleur héritage, le message chargé de sens de son grand cœur. Repose dans la paix de ton Seigneur !