"Dans Jésus nous trouvons tout"

CONGRÉGATION DES SACRÉS CŒURS
de JÉSUS et de MARIE
Gouvernements généraux des Frères et Soeurs, Rome

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Anniversaire de la mort du Bon Père 2011

SUR LES PAS DES NOS FONDATEURS

Camille SAPU MALANGU, ss.cc.
Maputo, le 4 mars 2011


    Il est clair que nos Fondateurs n’ont pas écrit un traité de spiritualité. De toute évidence, cela n’a pas été leur préoccupation majeure ! Toutefois, nous ne pouvons pas conclure, d’une manière hâtive, qu’ils n’ont pas été « spirituels ». L’histoire de notre Congrégation nous montre juste le contraire. S’il m’était donné de définir la nature d'un homme ou d’une femme spirituelle, je dirais que, c’est celui ou celle qui suit la Parole de Dieu et la met en pratique. C’est celui ou celle dont la Volonté de Dieu devient « nourriture » de sa vie et de ses actions dans le monde. Prenant en compte la pertinence de cette vision des choses, je suis vraiment convaincu que nos Fondateurs ont été des Hommes spirituels. Leur spiritualité est écrite sur leur vécu. La vie est leur grand livre de spiritualité !

    Pour marquer la fête du Bon Père, je me pose cette question : « quels sont les piliers de la vie chrétienne de nos fondateurs et de leur vocation?

     Je sais qu’il y a bien d’éléments pouvant entrer dans la réponse à ma question. Pour ce qui me concerne, je m’arrête à : la foi, l’amour du Bon Dieu, la Providence divine et l’abandon total à Dieu. Je suis conscient qu’on pourrait ajouter l’amour de la croix ; l’obéissance à l’église, la place de Marie ; les sacrés cœurs …

    Souffrez donc que je ne puisse pas tout dire au risque de ne rien dire. Ces 4 éléments sont pour moi piliers de la vie chrétienne et de la vocation de nos Fondateurs.

1. La foi

    Nos Fondateurs ont vécu, chacun en ce qui le concerne, un temps de peur et de courage ; un temps de doute et de foi ; un temps d’éloignement et de proximité de Dieu ; un temps d’indécision et de décision ; un temps de joie et de peine ; un temps de confiance totale à Dieu où ils se sont sentis envoyé par Dieu. Bref, un temps où ils ont fait preuve de foi.

    Comme nous le rappelle la lettre aux Hébreux, la foi « est une manière de posséder déjà ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités que l’on ne voit pas. C’est elle qui valut aux anciens un bon témoignage ».

    Sans reprendre l’histoire personnelle de nos Fondateurs, nous pouvons imaginer et croire qu’ils ont été conduits « comme par la main » grâce à leur foi en ce Dieu de Jésus Christ et se sont « modelés » comme l’argile entre les mains du potier (Jr. 18, 1-6).

    Le contexte historique dans lequel les deux Fondateurs ont vécu peut nous donner les marques de leur foi. La Révolution française est le temps fort pendant lequel les deux Fondateurs ont manifesté leur foi en Dieu. Même si pour les deux, l’adhésion à la famille de Dieu remonte d’avant la Révolution, nous savons bien que cette dernière fut une grande épreuve de feu pour leur foi et pour celle de bien des chrétiens de leur temps. La Révolution fut un temps où le « tamis spirituel » est passé dans le cœur des chrétiens (prêtres ou pas). Nombre de chrétiens ont été secoués, ébranlés dans leur foi.

    Pierre Coudrin et Henriette Aymer de la Chevalerie, chacun à sa façon, a donné une réponse de foi. Coudrin n’a pas renoncé à sa vocation sacerdotale, malgré les difficultés connues par sa famille ou provoquées par la Révolution.

    Au péril de sa vie, Pierre Coudrin a continué à dire « oui » à Dieu, au Dieu de Jésus-Christ. «Sa vocation est une décision forte en un temps d’incertitude et de faiblesse chez une grande partie du clergé » (Cahier de spiritualité n° 10, 48). Il a raison quand il se rappelle que la foi ne s’écrit pas sur le front. Sa manière de vivre la foi est de la mettre en pratique. Saint Jacques ne serait pas mécontent de cette façon d’agir de Coudrin, depuis sa famille jusqu’au fait d’être Fondateur.

    Henriette Aymer de la Chevalerie, quant à elle, s’est montrée aussi une femme de foi. En accord avec sa mère, Henriette a accepté d’héberger des prêtres réfractaires. Un acte condamné par la loi.

    Une question que je me pose : « Avec quelle force pouvaient-elles agir ainsi ?

    En tout cas, c’est par la foi en Jésus Christ qu’Henriette et sa mère ont essayé de descendre de leur « cheval » pour venir en aide aux prêtres réfractaires, à l’exemple du bon samaritain (Luc 10, 25-37).

     Nos Fondateurs se sont laissé « modeler » entre les mains de Celui qui les connaît. Ils ont accepté, avec foi, de prendre la forme que Dieu voulait leur donner dans son monde, en particulier dans son Eglise. Ils ont accepté de prendre et de s’exposer dans le jardin du monde sous la couleur d’amour !

    La foi a valu aux anciens un « bon témoignage », nous disent la lettre aux Hébreux. Je pense que les phrases suivantes en disent plus :
     « Le Bon Dieu nous veut des croix, mais tout s’apaisera à l’amiable, j’en ai la confiance et vais le demander au bon Dieu de tout mon cœur » (BM).
     « Souvenez-vous qu’il ne faut pas espérer être heureux sans vouloir ce que Dieu veut » (BP)
     « Dieu seul doit remplir les facultés de votre âme, tous les sentiments de votre cœur et toutes les pensées de votre esprit » (BM).
     « Courage, courage jusqu’à la fin ! Tout pour lui ! Rien que pour lui ! » (BM).
     « Bénissez le Seigneur, mes enfants. Il est milles fois trop bon pour nous » (BM).

    La foi a valu aux anciens le bon témoignage. De toutes ces phrases de nos Fondateurs, je tente de formuler la mienne : « nous devons avoir la nette confiance que la meilleure chose à faire comme sacrés cœurs est vouloir ce que Dieu veut, de nous laisser remplir par sa miséricorde, de grandir dans le courage malgré les difficultés et de ne jamais oublier de bénir le Seigneur en toutes circonstances. Toute notre vie doit être pour Lui et rien que pour Lui ». C’est ainsi que la foi vécue par nos Fondateurs pourrait être un chemin à suivre pour notre vie aujourd’hui et un témoignage à léguer pour les générations « du virage ».

2. L’amour du bon Dieu

    Les Fondateurs ont « senti et touché », l’un et l’autre, l’amour de Dieu dans un moment particulier et différent. Le coup de foudre (pour Coudrin) viendrait dans sa réclusion de la Motte d’Usseau. C’est là où Dieu va le prendre « comme par la main » et le conduire dans les routes de Poitiers et en le sauvant dans bien des obstacles pouvant mettre fin à sa vie. « J’avais toujours un certain pressentiment que je me sauverais » ((Cahier de spiritualité n° 10, 60), dira-t-il, un jour. Quand Dieu appelle, il n’attend qu’une chose : être prêt pour aller. Aller, comme Abraham, vers le pays qu’Il indiquera. Coudrin n’a pas hésité et il peut nous le dire sans retenu « goûtez, goûtez Dieu dans le voyage de la vie. Lui seul est bon. Sa volonté la seule bonne» (Cahier de spiritualité n° 10, 126).

    Un musicien, bien connu par les Congolais, dit que l’amour n’existe pas, il n’existe que les preuves d’amour. C’est peut-être une manière très païenne d’exprimer ce que Saint Jean dit « a ceci nous avons connu l’Amour : celui-là a donné sa vie pour nous » ou encore « pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » !

    La preuve de cet amour, Coudrin l’a manifesté en se donnant entièrement aux autres. Cette donation fut aux périls de sa vie. Puisqu’il avait compris qu’en dehors du cœur de Dieu (centre d’amour vrai), il n’y a qu’amertume, il n’a jamais plus cessé de le proclamer durant toute sa vie. A tel point que Bernard Couronne dira qu’il ne fallait pas passer par curiosité là où prêchait Coudrin car le lendemain tu y retourneras. L’amour se vit et se transmet. L’amour vivifie et fortifie. L’amour se remplit d’amour et ne voit plus rien d’autre que l’amour. Ils ont, sans doute raison, ceux qui disent que l’amour est aveugle. La « cécité de l’amour » pour Dieu, Coudrin l’a vécu dans sa vocation et dans sa pastorale.

    Henriette Aymer, notre chère Fondatrice, se laisse toucher par Dieu dans un moment très particulier de sa vie : la prison. Dieu lui fait sentir que sa vie doit changer et doit être mise à son service. Au lieu de craindre une mort prochaine, Henriette devient une amoureuse de la prière (Cahier de spiritualité 10bis, p.19). Le coup de foudre (expression des amoureux) viendrait le jour où elle aura une heure d’adoration chaque jour. Dans ce moment fort de la prière, notre Fondatrice découvrira chaque jour combien Dieu aime ce monde et veut que ce dernier soit « traité et soigné » selon son dessein.

    Toute l’histoire de nos Fondateurs nous montre combien ils avaient mis l’amour du Bon Dieu au-dessus de tout. Rien ne pouvait les freiner. Malgré les difficultés connues, ils ont tenu bon au nom de ce « Bon Dieu ». Vraiment, ils savaient en qui ils avaient mis leur espoir. Ce qui peut justifier cette invitation du Fondateur « de gouter Dieu dans le voyage de la vie ». Ce concept « gouter » est bien choisi pour quelqu’un qui sait savourer les dons de Dieu ! L’amour qu’ils ont porté envers le Bon Dieu peut bien se lire dans ces quelques phrases :

     « Je vous demande à toutes (tous, c’est nous qui ajoutons) un redoublement de ferveur pour toutes les grâces que le bon Dieu nous accorde » (BP).
     « Les épines d’ici-bas se changent en roses pour le ciel ; ainsi vous en aurez une belle couronne » (BM).
     « Ne vous tuez pas, mais vivez pour le bon Dieu » (BP).
     « Que le bon Dieu vous donne le courage, la patience et tout ce qui est nécessaire » (BM).
     « Tâchez malgré tout de vous recueillir un peu et de mettre aux pieds du bon Dieu toutes vos peines, c’est là que vous puisez la force de bien les porter » (BM).
     « Tout n’est rien, excepté d’aimer Dieu. Vivons donc pour lui et mourons du désir de lui plaire. C’est le vrai bonheur » (BP).

    L’espace et le temps nous manquent pour étaler toutes les pensées de nos Fondateurs sur l’idée et la croyance en Dieu, source de bonheur et de bonté. Ces quelques phrases nous montrent clairement qu’ils ont compris que c’est le bon Dieu qui est à l’origine de toutes les grâces. En lui et par lui, nous avons le vrai bonheur. Ce bonheur qui nous pousse à ne choisir que la vie en Dieu, une vie qui soit au-delà de toute autre richesse (Tout n’est rien). Nos Fondateurs savaient qu’en Dieu tout est là (le nécessaire) et que c’est lui seul le vrai bonheur.

    Je pense que nous, comme filles et fils des Sacrés Cœurs, devons lutter, chercher et mourir pour ne plaire qu’à Dieu. Quel beau témoignage ! Quelle belle mission ! Quel beau testament ! Nos fondateurs nous le lèguent !

    Pour plaire à Dieu, partant de l’expérience de nos Fondateurs, nous pouvons dire que c’est « vivre selon Dieu, vivre pour Dieu et ne rien préférer, excepté Dieu ». Cela nous demande de sacrifice, du courage, de la persévérance et de beaucoup de foi ; mais avant tout nous devons être convaincus que la « volonté de Dieu est la seule bonne ».

3. Le regard de Dieu sur le monde

    Dans le livre de l’Exode, Dieu regarda son Peuple, vit sa misère et entendit ses clameurs. (Ex.3, 7) Le regard de Dieu pour son Peuple est un regard d’amour. Dieu a tout créé par son amour. Il sauve aussi par son amour. Le Cœur de Dieu souffre quand son peuple souffre. Ses entrailles frémissent avec les cris de douleurs de son peuple. Dieu aime son Peuple. Son Dessein pour son peuple est un dessein d’amour.

    La création tout entière peut être comparée à un chant, un chant d’amour, un chant d’amour de Dieu pour son Peuple. Ce chant ne dit pas autre chose, sinon : j’aime et je vous aime !

    Nos Fondateurs ont accepté de travailler pour que le cœur de l’homme ne s’éloigne pas de ce chant d’amour de Dieu. Que le cœur de l’homme ne cesse de chanter Dieu.

    Ce regard d’amour de Dieu s’est fait chair en Jésus Christ. Nos Fondateurs ont expérimenté dans leur vie, qu’en « Jésus nous trouvons tout ». Le Cœur de Jésus est l’expression parfaite du regard de Dieu pour le monde. Jésus Christ est venu dans le monde, il a annoncé l’évangile et a souffert pour nous donner la vie.

    Les Fondateurs ont aimé ce Cœur de Jésus et savaient que l’amour de Jésus ne passe pas. « Le temps passe, dira un jour Coudrin, comme une ombre et il n’y a que l’amour immense du Cœur Sacré de Jésus qui ne passe point » (Cahier de spiritualité 10, n° 340).

    Ce plan d’amour de Dieu pour le monde a voulu associer Marie pour sa réalisation parfaite. En Marie, nos Fondateurs ont découvert un cœur humble, obéissant. La Bonne Mère dira « Marie est et sera toujours notre protectrice, notre appui, nous aurons toujours part aux sentiments de son cœur » (Maria del Carmen PEREZ, op.cit., p. 74).

    Pierre Coudrin et Henriette Aymer ont été tellement pris par ce regard de Dieu qu’en parlant de l’amour de Dieu pour le monde, ils parlent en homme et femme de foi. Henriette peut nous donner ce témoignage sur le Bon Père « il parle de l’amour de Dieu comme de quelque chose de vivant, d’actuel ; un amour qui conduit à la vie, la transforme et la comble de joie » (Maria del Carmen PEREZ, op.cit., p. 31).

    Les événements vécus par nos Fondateurs, leur expérience personnelle et la profondeur de leur foi en ce Dieu d’amour font qu’ils parlent de l’amour de Dieu en des termes pleins de sens. L’amour de Dieu ou son regard pour son peuple sont des concepts d’expérience. La mission de Jésus pour le monde, celle de manifester l’amour de Dieu, est une mission vécue dans la vie de nos Fondateurs. Ils ont vu combien l’amour de Dieu n’avait plus de place dans les cœurs des humains. Combien ce regard de Dieu était dévié par le pouvoir de la raison. Le Bon Père et la Bonne Mère se sont laissés enflammer par le zèle pour ces Cœurs de Jésus et de Marie. Voies empruntées par Dieu pour sauver l’humanité.

    Nous pouvons dire comme Pierre Coudrin « il est si consolant de voir que le bon Dieu nous aime malgré nos infirmités ».

4. La Providence divine

    La dimension de la confiance totale en Dieu ou de la Providence est une marque de témoignage de foi de nos Fondateurs. La Congrégation a été vue par nos Fondateurs comme une œuvre de Dieu, œuvre voulue par Dieu. Depuis son origine, la croissance, l’assistance ou la prospérité de la Congrégation vient de la seule volonté de Dieu.

    Guidés par la main de Dieu, nos Fondateurs ont vécu, sans doute, cette promesse de Dieu à Paul : « n’aie pas peur, continue à parler … je suis avec toi » (Ac.18, 9-10). Dans leurs écrits, la foi en la Providence de Dieu est bien vivante.

    L’image de ce cheveu appuyé sur un câble est, à mon avis, plus éloquente : « Nous ne tenons que par un cheveu, écrit un jour le Bon Père ! C’est vrai, mais ce cheveu est appuyé sur un câble, il ne se rompra pas, rétorqua la Bonne Mère » (Cahier spiritualité 10bis, p. 123). Ou encore ce passage du Bon Père « il est vrai que le Bon Dieu multiplie souvent d’une manière visible tout ce que nous avons. Cela me fortifie encore ma foi que nous sommes ses enfants » (Cahier spiritualité 10, n°101).

    La Providence fait croire à nos Fondateurs que la Congrégation est l’œuvre de Dieu ; que Dieu nous aime et nous conduit comme par la main ; que « nous sommes entre les mains de Dieu » ; que « ce que Dieu garde est bien gardé ».

    Il y a plusieurs expressions de nos Fondateurs qui manifestent cette expérience de la Providence divine :
    « Dieu sait mieux qui nous ce qu’il nous faut. Abandonnons-nous donc à sa divine Providence qui veille sur nous d’une manière particulière » (BM).
    « Nous tenons par un fil, mais ce fil est porté par un câble. Espérons toujours » (BM).
    « Ayons donc du courage et croyez que le bon Dieu vous aidera » (BM).
    « N’ayez pas d’inquiétude. Vous avez trop de bonne volonté pour que le bon Dieu ne vienne pas à votre secours » (BM).

     « Il faut nous confier à la Province pour tout » (BP).
    La Bonne Mère dira un jour : « que le chapitre des dons de Dieu n’est pas clos ».

    Toutes ces paroles sont prononcées sur base d’une expérience forte. En regardant l’itinéraire chrétien de chacun de nos Fondateurs (famille, formation religieuse, révolution française, prison, grenier, fondation de la Congrégation …), nous ne pouvons pas ne pas croire que la main puissante de Dieu était à leur côté. Dieu était avec eux, devant eux, en eux et pour eux.

    Croire en la Providence aujourd’hui, en ce temps de crise, c’est être capable de se confier totalement à Dieu pour tout ce que tu entreprends ; c’est croire que le bon Dieu ne te laissera pas seul sans te trouver un « Simon de Cirène » ; c’est espérer contre toute espérance ; c’est remercier le Seigneur même si la demande n’est pas encore entre tes mains, car le chapitre de dons de Dieu n’est pas clos.

5. Tout n’est rien, excepté d’aimer Dieu

    L’amour de Dieu pour le monde est l’unique souci qui a habité nos Fondateurs. Cet amour s’est manifesté en Jésus Christ et Marie a été associée d’une manière spéciale. Cet amour s’est montré dans l’agir quotidien de Coudrin et d’Henriette.

    Dieu est Amour (1 Jn. 4, 8). Son amour a été vécu par nos Fondateurs dans bien d’aspects de leur foi. Ils ont mis l’Eucharistie au centre de leur vie. Ils ont fait de l’adoration leur nourriture quotidienne.

    Combien de fois ne se sont-ils pas laissé enflammer par le zèle au nom de cet amour de Dieu pour son peuple ? Pierre Coudrin et Henriette Aymer ont compris que l’amour de Dieu est l’unique remède pour leur temps et pour l’avenir du monde. Seul l’amour de Dieu est capable de transformer la « pierre » qui habite l’homme en « chair ».

    Nos Fondateurs nos ont légué cet héritage d’amour qu’ils ont bien voulu résumer dans cette phrase : « la consécration aux Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie est le fondement de notre Institut » (Constitutions, art 2).

    Cet amour infini de Dieu est repris d’une manière spéciale dans la formule de leur vœu « au service desquels je veux vivre et mourir ». Le vrai bonheur pour nos Fondateurs est de préférer Dieu au dessus de tout, de vivre pour Dieu seul, de faire des œuvres qui honorent Dieu et de savoir que le cœur divin est l’unique refuge, le lieu où ils peuvent se retirer dans leur « exil ».

    Enfin, leur invitation est d’apprendre à adorer le Cœur de Jésus, de réparer les outrages qu’il reçoit tous les jours et d’entrer dans la douleur intérieure de ce Cœur Sacré. Ils ont aussi accepté la croix avec foi. Combien de fois n’ont-ils pas souhaité que nous soyons de « fils de la Croix » ! L’amour de Dieu les a conduits à l’amour pour les prochains. Sans doute, ce qui a fait qu’ils méritent les noms de « Bon Père ou Bonne Mère» est leur amour envers les autres. La meilleure façon d’être tout à Dieu est d’être tout au prochain, pouvons-nous entendre de la bouche de la Bonne Mère.

Conclusion

    J’ai voulu, à ma manière, fêter cet anniversaire de la mort du Bon Père en vous livrant ces petites réflexions. Mon effort a été de montrer que nous avons des pensées (témoignage de foi) de nos Fondateurs qui peuvent nous stimuler encore aujourd’hui dans la continuité de leur mission, celle d’annoncer l’amour de Dieu au monde. N’oublions jamais que « le bon Dieu nous aide quand on fait tout pour sa gloire » (BM).

    Je finis par ce mot du Fondateur « la vie religieuse est une vie de sacrifice. Pour se décider à s’y fixer, il faut dire : « tout pour Dieu, rien que pour Lui ».

    Je suis, sans doute, le premier à me poser la question « combien suis-je tout pour Dieu » ?

BONNE FETE DU BON PERE !

 NB. Toutes les citations sans référence viennent de « citation du BP/BM pour chaque jour » (Voir Centre Picpus).
   

27/03/2011