
Durant ce jour de Mai, nous célébrons notre frère, le Père Damien. En relisant ses lettres qui ne sont maintenant toutes traduites qu’en anglais, nous pouvons admirer comment Damien avait un sens profond de l’Église. Pour lui l’Église, c’est le Christ Aujourd’hui. Pas seulement le Seigneur présent dans le tabernacle de ses chapelles, mais aussi dans le corps lacéré des lépreux. Selon cette vision, tout prend un sens transfiguré à la lumière de la résurrection : les dons en argent et les prières, les clous et les matériaux de construction pour les chapelles et les hôpitaux, les instruments de musique pour accompagner la liturgie et la récréation, les voix qui s’unissent pour la prière et pour le chant, les vêtements et les remèdes pour prendre soin des corps blessés, la lanterne magique pour apporter de la couleur à la vie des enfants, les outils pour faire des fenêtres et des cercueils. Par fidélité au Seigneur Jésus, il a aimé les lépreux de Molokai en partageant sa vie avec eux, en réparant leur douleur causée par l’éloignement et l’exil, en prenant sur lui la croix de la maladie et de la mort. En faisant tout cela, il ne demandait pas autre chose que des prières pour ne pas défaillir sur son chemin à la suite du Christ, portant sa croix jusqu’à son Golgotha spécial de Molokai. Comme Jésus Berger, sa joie est de se savoir toujours plus uni à son troupeau, en le servant jusqu’au bout. La dernière lettre de Damien, du 15 mars 1889, est adressée à Ambroise Hutchinson (1859-1932), Superintendant résidant à Kalaupapa depuis 1879, et c’est pour lui demander un cercueil pour Naheluna, un vieux lépreux qui venait de mourir, la nuit-même.
Que Damien intercède pour nous afin d’aimer et servir le Corps du Christ en ses membres les plus précieux, les plus pauvres et vulnérables, jusqu’au dernier souffle de notre vie.
Alberto Toutin sscc
Supérieure Générale
10/05/2019