« La culture de la protection et de la prévention »
Thomas Sukotriraharjo et Jean Blaise Mwanda ont participé à la réunion sur la « création d'une culture de protection et de prévention », organisée à Rome par l'Union Internationale des Supérieurs Généraux (UISG) et l'Union des Supérieurs Généraux (USG). Nous avons discuté avec eux de quelques questions sur ce sujet important.
THOMAS SUKOTRIRAHARJO sscc
Que retiens-tu de la rencontre à laquelle tu as participé sur la culture de la protection et de la prévention dans l'Église, et comment cela s'applique à nous en tant que Congrégation ?
Le thème de la réunion et des ateliers auxquels nous avons participé, qui ont eu lieu entre le 6 et le 10 novembre 2023 à la Maison Domus Fraterna, était "créer une culture de la protection". Quelque 140 participants de 90 ordres religieux et congrégations différents étaient présents. Au cours des ateliers, les participants ont appris à connaître les différentes formes d'abus (sexuels, psychologiques, spirituels, de pouvoir et de conscience) qui se produisent ou peuvent être vécus au sein de l'Église et des différents instituts religieux qui la composent. En plus d'apprendre de nouvelles choses, nous avons également écouté l'expérience et la sagesse des participants.
Les objectifs de l'atelier étaient les suivants :
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Fournir une formation sur les prochaines étapes de la création d'une culture de sauvegarde par le biais de la protection et de la prévention.
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Fournir des informations sur les abus dont sont victimes les enfants et les adultes vulnérables, y compris les religieuses et les jeunes en formation.
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Écouter les victimes et les survivants d'abus qui ont raconté leur histoire.
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S'informer sur la prévention des abus : formation, recrutement, pertinence et mise en œuvre des politiques.
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Explorer les moyens de répondre aux problèmes liés aux abus, y compris la réponse aux allégations, la place du droit civil et du droit canonique, la prise en charge des personnes affectées par les abus et la communication avec les autres.
Nous sommes tous sur le même chemin, mais peut-être à des étapes différentes, ou en d'autres termes, nous sommes à des étapes différentes du même chemin. Nous apprenons et, grâce à cet apprentissage, nous devrions provoquer un changement de culture par rapport à ces questions. Les abus sous toutes leurs formes sont une réalité dans notre monde, dans notre Église et dans nos congrégations religieuses. Les abus ne seront jamais éradiqués, mais nous partageons la tâche de prévention et de protection. Il est important que nous partagions notre cheminement en tant que membres de l'Église et en tant que religieux.
Trois thèmes ont été abordés au cours de l'atelier, à savoir les questions, les défis et les préoccupations.
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Le problème : comment empêcher ces formes d'abus de se produire. Cela se fait par une prévention adéquate et en parlant de sauvegarde dès le début du processus de formation initiale (FI).
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Les défis : comment traiter les cas qui se sont produits dans les congrégations dans le passé et dans le présent.
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Les préoccupations : la protection est importante et nécessaire - sommes-nous tous d'accord sur ce point ?
On parle d'abus dans l'accompagnement spirituel, qu'est-ce que cela signifie concrètement ?
Il y a abus spirituel lorsque quelqu'un utilise des croyances spirituelles ou religieuses pour blesser, effrayer ou contrôler quelqu'un. Il peut s'agir de forcer une personne ou un enfant à participer à des pratiques spirituelles ou religieuses alors qu'ils ne le souhaitent pas. Elle peut être commise, par exemple, par des supérieurs, des formateurs ou des accompagnateurs spirituels, etc.
Selon ton opinion, que peut-on appliquer au contexte asiatique à partir de cette rencontre sur « la culture de la protection et de la prévention » ?
Chaque pays a sa propre culture, et les pays asiatiques ont également leur propre culture et leur propre façon d'aborder certaines questions, en particulier lorsqu'il s'agit de cas d'abus. Nous pouvons appliquer la culture de la protection et de la prévention dans un contexte asiatique de l'une des manières suivantes :
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En s'engageant auprès des dirigeants responsables de la protection dans leurs instituts.
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Soutenir les dirigeants qui doivent faire face à des allégations d'abus et aux conséquences pour les victimes, l'accusé et l'institut.
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Proposer des expériences de formation qui impliquent d'écouter les victimes/ survivants et de dialoguer avec eux.
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Sensibiliser aux besoins de formation permanente et s'engager à les satisfaire.
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Établir un réseau de coopération avec d'autres leaders.
03/02/2024